Bleen propose aux jardiniers du dimanche des engrais naturels et un accompagnement personnalisé sous forme de box pour redonner vie à leur gazon. Lancée en février, la DNVB intéresse déjà les grandes surfaces spécialisées.
Du private equity au jardinage, il n'y a qu'un pas. Quentin Lanthier en a donné la preuve en quittant son poste de financier chez Rothschild pour fonder en novembre 2021 Bleen, une start-up spécialisée dans le soin de la pelouse. Un parcours improbable ? Avant le Covid, on l'aurait certainement affirmé. Depuis, les aléas de l'épidémie ont incité les aspirants à l'entrepreneuriat à quitter de confortables emplois salariés sans se retourner.
Son idée de business est née lors d'un confinement . Sa pelouse, comme celle de beaucoup de Français, était jaunie et pelée. Et en jardinerie, l'offre d'engrais est peu lisible et attrayante. « Le client se retrouve dans des rayons remplis d'énormes bidons en plastique qui se ressemblent tous », témoigne l'entrepreneur. Comment choisir ? Le chef de rayon le met en garde contre la toxicité des produits pour les enfants et animaux. Le concept de Bleen naît : des nutriments naturels prédosés pour apporter à la pelouse l'engrais dont elle a besoin au bon moment de l'année. Le tout assorti d'un accompagnement personnalisé.
« Je m'intéresse au secteur du jardin depuis longtemps. Il est assez old school. Contrairement à l'hygiène et la beauté, il y a peu de start-up sur le web », affirme-t-il. L'entrepreneur veut fonder une DNVB , marque présente uniquement sur internet, qui commercialise sous forme d'abonnement annuel de trois box personnalisées, en fonction de la localisation géographique du client.
S'entourer pour grandir
Pour élaborer l'offre, Quentin Lanthier se rapproche de jardiniers spécialisés dans les pelouses, comme l'entreprise Natural Grass, d'agronomes et de laboratoires.
Pour financer la R&D, il contacte des investisseurs via LinkedIn. « J'ai eu beaucoup de chance car ils ont répondu positivement à ma demande puis m'ont introduit auprès d'autres business angles », raconte-t-il. Il réunit autour de son projet des profils aussi variés que Jean-Philippe Darnault, ancien directeur général de Truffaut, Antoine Martin et Alexis Bonillo, fondateurs de Zenly ou encore Martin Balas, cofondateur de Blissim . Et lève, en juillet 2021, 1,5 million d'euros. « Ces fonds m'ont permis d'éviter la phase où l'entreprise vivote. Nous avons pu développer la formule, embaucher et lancer une gamme de bulbes et de plantes ».
Faire parler de sa marque
Car la marque lancée en février dernier entend devenir une jardinerie à part entière pour toucher les 88 % des ménages français qui ont un espace à végétaliser, ne serait-ce qu'un mouchoir de poche sur leur balcon. En attendant, il lui faut se faire connaître auprès des 12 millions de Français qui possèdent une pelouse. « Nous visons la cible des 30-50 ans qui n'ont pas envie de passer leur week-end à jardiner mais qui ont envie d'avoir un coin agréable pour faire un barbecue ». L'entrepreneur compte pour cela sur les publicités sur les réseaux sociaux , les partenariats avec des sites « qui leur ressemblent ». Et sur le bouche-à-oreille . « Le concept a l'air de plaire, se réjouit Quentin Lanthier. Les 100 bêta testeurs ont tous renouvelé l'abonnement. »
Bleen a déjà été approché par les chaînes comme Jardiland, Gamm Vert ou Truffaut, intéressés par ce concept innovant. « J'y réfléchis mais je préfère garder un lien direct avec les internautes pour répondre à leurs questions via un tchat. La relation client est au coeur de notre concept ». Forte d'une équipe de sept membres, la start-up de Noisy-le-Roi, dans les Yvelines, entend atteindre l'équilibre d'ici deux à trois ans.
tache brune pelouse ,Comment gouverner ?
1764